La violence islamique en Afrique a atteint de nouveaux sommets en termes d'événements violents et de décès en 2022, poursuivant la tendance d'une augmentation ininterrompue au cours de la dernière décennie.
Le Center for Strategic Studies of Africa (CESA) a analysé les données du Armed Conflict Location and Event Data Project et a constaté qu'il y avait eu 6 859 cas de violence impliquant des groupes islamistes militants en Afrique en 2022, soit une augmentation de 22 % par rapport à 2021.
Les décès liés à ces événements ont augmenté de 48 %, avec une hausse marquée de 68 % des décès impliquant des civils. Les groupes ne cherchent pas à gagner les cœurs et les esprits, mais plutôt à intimider les populations locales pour qu'elles se conforment à leurs exigences. La menace n'est pas monolithique, mais se compose de plus d'une douzaine de groupes islamistes militants différents, chacun ayant ses propres dirigeants, objectifs, structure organisationnelle, financement et approvisionnement en armes.
La violence se concentre sur cinq théâtres : le Sahel, la Somalie, le bassin du lac Tchad, le nord du Mozambique et la péninsule du Sinaï. Le Sahel et la Somalie ont représenté 77 % de tous les événements violents de ce type au cours de l'année écoulée.
Le Sahel a connu l'expansion la plus rapide de la violence islamiste militante l'année dernière, avec 7 899 morts - plus de 40 % du total des victimes sur le continent - attribués à des groupes tels que le Front de libération du Macina, Ansaroul Islam, Ansar Dine et l'État islamique dans le Grand Sahara.
En tant qu'experts ayant suivi les tendances des groupes islamistes militants en Afrique pendant de nombreuses années, le CESA est préoccupé par cette montée de la violence. Une réponse plus globale est nécessaire, qui intègre les efforts des communautés locales et des acteurs nationaux, régionaux et internationaux.