La grave crise économique s'accroît en Égypte

Publié le 13/03/2023
MAFRIK

L'Égypte est confrontée à une grave crise financière et économique, avec l'assèchement du marché de la dette souveraine et les dévaluations répétées de la livre égyptienne qui entraînent des taux d'inflation élevés.

L'économie du pays, qui a d'abord rebondi après la pandémie de Covid-19, a subi un revers en raison de la guerre en Ukraine. En tant que premier importateur mondial de blé, l'Égypte a été confrontée à des ruptures d'approvisionnement et à une hausse des prix, ce qui a entraîné une augmentation de 37,2 % du coût des aliments et des boissons au cours de l'année écoulée.

La hausse des prix du blé, le creusement du déficit commercial et la chute de la livre ont exercé une pression considérable sur le programme public d'aide alimentaire, notamment sur les subventions au pain dont dépendent près des deux tiers de la population. Cette situation a entraîné une augmentation des taux de pauvreté : 32,5 % des Égyptiens vivent aujourd'hui dans la pauvreté et 60 % risquent de tomber dans la pauvreté. Pour lutter contre l'inflation, la Banque centrale d'Égypte a relevé ses taux d'intérêt à 16,25 %, mais cette mesure a coupé le pays des marchés financiers en raison de l'écart élevé sur les obligations égyptiennes.

En décembre, l'Égypte a obtenu un prêt de 3 milliards de dollars du Fonds monétaire international (FMI) pour remédier à sa pénurie de liquidités, avec des conditions de réformes économiques pour recevoir un financement supplémentaire à hauteur de 17 milliards de dollars au cours des trois prochaines années. Toutefois, étant donné que le FMI avait déjà accordé 12 milliards de dollars en 2016 sans réussir à améliorer l'économie égyptienne, des incertitudes subsistent.

Cette crise montre que les marchés financiers ne peuvent à eux seuls aider les pays en développement à résister aux chocs internes ou externes. Les politiques de faible taux d'intérêt qui ont suivi la crise financière de 2008 ont permis à des pays en développement comme l'Égypte de participer à une frénésie d'emprunts internationaux qui a dissimulé leurs faiblesses macroéconomiques et structurelles. Mais cette illusion a pris fin lorsque les principales banques centrales ont cessé de fournir de l'argent bon marché.