Le Maroc, un grand importateur de blé européen

Rédigé le 05/05/2023
Mafrik - Ecofin

Le blé est une céréale essentielle pour l'alimentation des Marocains, qui consomment en moyenne plus de 200 kg par personne et par an. Or, le pays ne produit pas assez de blé pour couvrir ses besoins, qui dépassent les 10 millions de tonnes par an. Il doit donc recourir à l'importation, principalement en provenance de l'Union européenne (UE).

Selon les données de la Commission européenne, le Maroc a importé 4 millions de tonnes de blé de l'UE entre janvier et avril 2023, soit plus du double par rapport à la même période en 2022. Il s'agit du premier marché africain pour le blé européen, devant l'Algérie, le Nigéria et l'Égypte.

Cette forte demande s'explique par la mauvaise récolte de blé au Maroc en 2022, due à une sécheresse qui a réduit la production à 2,7 millions de tonnes, contre 7,5 millions de tonnes en 2021. Le pays a donc dû augmenter ses importations pour assurer l'approvisionnement du marché intérieur et éviter une flambée des prix.

Le Maroc prévoit d'importer encore 1,5 million de tonnes de blé entre mars et mai 2023, en profitant du régime préférentiel accordé par l'UE. En effet, le pays bénéficie d'un contingent tarifaire annuel de 2 millions de tonnes de blé tendre à droit nul, dans le cadre de l'accord d'association avec l'UE.

Le blé européen est principalement utilisé pour la production de farine destinée à la fabrication du pain et des pâtisseries. Le Maroc importe aussi du blé dur pour la production de semoule et de pâtes alimentaires, ainsi que du blé fourrager pour l'alimentation animale.

Le Maroc cherche toutefois à diversifier ses sources d'approvisionnement en blé, notamment en se tournant vers les pays de la mer Noire, comme la Russie, l'Ukraine ou la Roumanie. Pour cela, il a modifié son régime de subvention à l'importation en mars 2023, afin d'encourager les importateurs à acheter du blé depuis ces pays.

Le Maroc espère aussi améliorer sa production nationale de blé, grâce à des mesures incitatives pour les agriculteurs et à une meilleure gestion des ressources hydriques. Selon les prévisions du Département américain de l'agriculture (USDA), la récolte de blé au Maroc pourrait rebondir à 3,8 millions de tonnes en 2023.

| via Ecofin