Le récent coup d’État militaire au Gabon, ainsi que les coups d’État similaires dans d’autres pays africains, soulignent la nécessité pour les puissances mondiales comme les États-Unis de comprendre la dynamique complexe qui sous-tend ces événements.

Les États-Unis doivent cesser de s’en remettre à la France sur les questions sahéliennes et éviter d’être perçus comme néocoloniaux. Les États-Unis ont une présence significative en Afrique, avec des bases militaires et des opérations de drones dans plusieurs pays.

L’ancienne puissance coloniale, la France, a également joué un rôle dans le maintien de ses intérêts économiques dans ses anciennes colonies, souvent par le biais de relations politiques corrompues et d’accords militaires. Le leadership français dans les pays du G5 Sahel s’est effondré et les manifestations contre la France ont conduit certains à brandir des drapeaux russes.

Comprendre la dynamique régionale du récent coup d’État au Niger est crucial. La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a menacé d'intervenir militairement pour restaurer le président déchu, mais la CEDEAO elle-même est confrontée à des divisions. Le président nigérian soutient l'intervention mais est confronté à des difficultés intérieures, tandis que d'autres pays de la CEDEAO ont rejeté la transition proposée par la junte vers un régime civil.

Certains pays ne sont pas sûrs de la viabilité d’une intervention réussie. L’Union africaine (UA) a une position ambivalente. La politique américaine au Niger semble être en plein désarroi, mais les États-Unis devraient soutenir les efforts de médiation régionale et éviter toute attitude hostile envers la junte militaire.

Toute intervention militaire de la CEDEAO pourrait être considérée comme un cheval de Troie franco-américain protégeant les intérêts occidentaux. Les États-Unis devraient plutôt soutenir les efforts de médiation régionale de la CEDEAO et de l’UA, soutenus par l’ONU.