La politique est un champ de bataille où la nuit ne tombe jamais. Il serait temps que tombe la nuit et qu’un nouveau jour s’allume. Allumons-le ensemble en nous retrouvant dans la simplicité des êtres et des choses belles, sans maquillage, sans ruse.
Personne, non, personne ne peut souhaiter que le meilleur à venir pour le Sénégal soit derrière nous et non devant nous.
C’est la Constitution qui, d’abord, garantie la démocratie. La loi fondamentale doit être d’airain, sans tremblement et sans faille. Elle doit s’imposer à tous. Il y faut de l’altitude des juges. Il y faut de l’invincibilité de leur conscience et s’il le faut au prix du sacrifice de leur vie. Pour l’histoire. Pour la grandeur de leur nom, de leur mission et de leur peuple.
Macky Sall est arrivé jeune, ou presque, au pouvoir. Il « souti-mouti » -l’expression est de l’Ambassadeur de Tombouctou- ce qui veut dire qu’il travaille dur, dur et sur tous les fronts de l’émergence. « L’articulation générationnelle »sera davantage tranchée par le suffrage universel dans les 25 années à venir. Ne faudrait-il pas y ajouter un dispositif constitutionnel plus ouvert, plus souple, pour les candidatures « civiles »? La notion de parti politique ne devrait-elle pas un jour être décloisonnée pour que des « mouvements citoyens »forts puissent envoyer des candidats à la magistrature suprême? Il ne s’agit rien d’autre que d’être en avance sur nous-mêmes et sur la démocratie.
Le combat pour la démocratie se gagne si la justice est au service du droit et du droit seul. Mais le droit n’est jamais seul, me dit ma maman. Et elle me dit pourquoi. Sa réponse n’est pas loin du célèbre et terrible mot de Camus: « Entre la justice et ma mère, je choisis ma mère ». Cette posture lui sera reprochée. Bien sûr, Pour ma part, il s’agira toujours de servir la justice avant le peuple, la vérité avant le peuple, l’ordre avant le peuple, le peuple avant le prince, le prince avant le chaos.
Le président de la République est le premier sismographe de la nation. Il doit prévenir, organiser, apaiser, rassembler, unir toujours, rechercher le consensus toujours, accepter le premier le sacrifice. Mais que l’on s’entende bien: nous ne cherchons pas un saint. Nous cherchons un homme que la sagesse habite et que l’orgueil fuit. Il a droit au plus haut respect, à moins qu’il ne l’ait déshabillé lui-même.
C’est ensemble, dans le respect et l’écoute des uns et des autres, dans l’humilité et la discipline, que nous bâtirons ce pays souvent désespérant mais jamais désespéré, ce pays souriant et étoffé d’une rare et apaisante foi. Ce Sénégal qui a l’avantage de figurer dans l’estime et le cœur de tant de peuples de par le monde. Ne décevons point ceux qui nous aiment et qui prient pour que nous restions ce que nous avons toujours été depuis Senghor, malgré failles, dérives et secousses.
Un jour, bientôt, la politique cessera d’être une urgence sur urgence pour une seule et unique exigence: le développement ! Nous sommes en route. Le bien-être social et économique n’est jamais spontané. C’est pierre après pierre. C’est la culture, je veux dire l’esprit, qui peut mettre la table et servir sans bourse, beurre et viande. Elle nourrit corps et âme. Sans frais si ce n’est la recherche de connaissance et de beauté.
Il n’existe pas de mélodie ni de gamme sans musique. Telle est la promesse de l’État de droit.
L’architecture est une des plus grandes disciplines qui peuvent le plus longtemps faire fortune dans la mémoire des hommes.
De Senghor à Abdou Diouf, d’Abdoulaye Wade à Macky Sall, le peuple sénégalais a fait l’économie de la génération des années 51, me rapporte un observateur de la scène politique sénégalaise.
Donnons une chance à l’école à l’Éducation artistique ! Il s’agit de « développer la sensibilité, la sensualité, l’intuition en plus de la raison. Cette culture, c’est l’art ! »
Pourquoi dit-on que les hommes politiques sénégalais sont candidats à tout: même à Miss Sénégal ? C’est l’Ambassadeur de Tombouctou qui me pose cette souriante et vache question !
Quand on arrive sous les lambris où, certes, rien ne se paie de sa poche, on découvre cependant que ce n’est point votre seul pied qui est posé sur la pédale et de l’accélérateur et du frein. Au dessus du Président, il y a toujours d’autres « Présidents »avec cette seule différence que le premier est visible et fort exposé et les autres invisibles. Ainsi irait l’exercice du pouvoir. C’est l’Ambassadeur de Tombouctou qui me l’apprend.
Amadou Lamine Sall, poète.