ATTRISTONS-NOUS UN PEU DANS LA FICTION ET SOUTENONS LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DANS UNE DÉMOCRATIE AFFIRMÉE, ÉPROUVÉE ET EXEMPLAIRE COMME ICI DÉCRITE CE JOUR PAR UN FAIT INÉDIT

Publié le 05/07/2021
Amadou Lamine Sall

Pour des raisons de litige foncier -encore un et de taille- la justice a finalement donné raison aux ayants droit : la DESCOS doit dans les 72h raser... le palais présidentiel et rendre le site aux héritiers de Fodé Madiouf Moussa Ndoye. 

Décision plus qu’historique !



Une démocratie sans faille et unique dans les annales de toutes les Républiques terriennes, vient de s’exprimer au Sénégal. Étonnant pays !

On nous annonce qu’aucun recours, hélas, n’est désormais recevable. 

Les 12 décrets présidentiels pour recours et annulation, ont été jugés irrecevables. 

Le PR ne peut être juge et partie. Sauf démission.

La démocratie, la vraie, est cruelle et insoutenable. 

Voilà pourquoi elle souffre de consensus à gauche comme à droite du Président, de l’opposition, du peuple. 

Le Président de la République est sans voix, devant cette décision de justice ! 

Cette dernière, d’ailleurs, très vite, a tourné la page. Il y a tant de travail qui l’attend.
 
Moi, poète, admirateur du Président et républicain, je sors demain avec ma pancarte, pour dire non à la démolition du Palais, pierre après pierre, carreau après carreau ! Trop c’est trop sur les litiges fonciers !

Que vont devenir les paons dans les jardins  de la présidence ? Et ces arbres magnifiques au cœur et dans les allées fraîches du Palais ? Et cette vue unique sur Gorée, le large et l’horizon sans borne au coucher du soleil ... avec ces crépuscules dorés où le poète Président écrivait que « Coumba Ndoffène Diouf voulait y tailler son manteau royal » ?

Tous, opposons-nous à cette démolition !

Tous les déguerpis du Sénégal, exilés de leur terre par un décret, sans même un radis en dédommagement, sont invités à affluer vers le Palais présidentiel pour se constituer en bouclier et  empêcher ce drame. 

Le Président ne sortira pas du Palais ou ce sera sur nos pauvres os déjà si démunis en fer !

Tous les déguerpis du Sénégal savent avec leur famille et leurs enfants qui ont perdu leur royaume d’enfance, ce que cela veut dire être expropriés et chassés de sa terre acquise avec les tripes ou par le travail presque négrier de grand-père, courageux cultivateur ou intrépide pêcheur !

Ne pas toucher non plus à la zone des filaos !

Non plus  à la superficie vertigineuse des 2500 terrains de football pris par le port de Ndayane sur 1200 ha de terre expropriée, rasant écoles et infrastructures culturelles de renom international !

Et si ce maudit ou heureux port -c’est selon- contournait et laissait vivre ce que la nature a déjà donné et qui existe déjà depuis plus 100 ans ?

Des marins crevés et aux poumons remplis de gasoil, pourraient venir boire et respirer chez Baba, à l’hôtel Pierre-de-lisse; regarder une pièce de théâtre au théâtre de verdure le plus prestigieux d’Afrique, chez Gérard Chenet, 94 ans aujourd’hui; écouter les poètes et Samba Diabaré Samb dans la résidence d’écriture du pauvre et naïf « rêveur » Amadou Lamine Sall; danser à l’École des Sables chez notre patrimoine en rubis, Germaine Acogny; marcher dans la forêt au cris des singes rouges, se laisser bercer par le chant de l’eau des petites rivières ? 

Tout cela mérite d’être sauvé par le Président, notre Président à tous.

Nous avons le droit de croire que Macky Sall trouvera le juste milieu si ce port est désormais inexorablement acté. 

Pourquoi le port de Ndayane, à défaut de se construire sur la côte vers St-Louis ou dans le Saloum, ne cohabiterait-il pas avec l’oxygène et l’esprit ? 

Tiens, comment d’ailleurs la résidence présidentielle de Popenguine, cohabiterait-elle avec la fumée, le gasoil, le pétrole, le bruit, les cadavres de poissons, l’agonie des tortues ?

Pourquoi vouloir tout, tout raser et laisser le néant et des champs de millions de containers déversés et entreposés là où Dieu a laissé pousser l’eau, les fraises, les jujubiers, les baobabs centenaires et des milliers de pintades et de lapins sauvages ?

Mon Président ne le fera pas ! Il arbitrera de nouveau, comme il l’a déjà fait AVANT, hélas, de signer le décret assassin de la superficie de 2500 terrains de football, savamment glissé dans son classeur !

 Nous avons choisi d’être naïfs ! Tant pis  pour nous !

Sauvons le Palais présidentiel pour qu’il ne soit pas rasé ! Nous sommes ensemble dans la tragédie et nous devons soutenir notre Président.

Avec cette épreuve, il mesurera, sans doute,  le drame et le manque de sommeil de ses compatriotes rageusement expropriés et qui ne lui demandent qu’une chose : 
Veiller sur les intérêts de la République, exécuter son programme politique de développement, sacraliser le foncier là où il sert ses compatriotes fragiles et démunis et ne pas brader ces terres pour aucune cause au profit d’un développement qui appauvrit, qui prive les moins nantis, qui sépare l’époux qui va désormais chercher loin de quoi être digne et l’épouse qui rentre chez ses parents, et les enfants laissés à eux-mêmes.

Ce choix de développement dessert aussi l’environnement, la protection des sites écologiques, la pollution des océans. 

C’est mon cri du cœur face à un président de la République qui,  par ces fonctions, peut faire périr ou faire renaître. Même si Allah, Le Miséricordieux, est d’abord Le Seul Maître.

Puisse Dieu l’assister a bien arbitrer, à bien protéger son peuple, à perpétuer la grandeur et la noblesse du Sénégal. 

Il est des faits et des dates que l’histoire n’effacera jamais.

“Dieu Seul, peut tout réussir”, me confiait Senghor. 

Un Président aussi, peut essayer...